
Cette année, j’ai eu 18 ans et c’est maintenant mon droit de donner de mon sang. C’est ce que j’ai fait le lundi soir après l’école, accompagnée de mon copain et sa sœur, pour partir avec cette bonne volonté qu’est de contribuer à la bonne santé des autres. Jade et moi sommes passées d’abord par une analyse des globules rouges ainsi qu’un questionnaire d’admissibilité qui se sont déroulés avec succès. C’est avec conviction que nous nous promenions jusqu’à l’infirmière avec une étiquette sur la poitrine intitulée (Nouveau donneur), mangions nos chips et buvions notre bouteille d’eau obligatoire avant l’extraction sanguine. J’ai été jusque-là surprise des manières chaleureuses et bienveillantes avec lesquelles j’ai été accueillie. Vraiment ! Je me suis sentie comme une déesse.
Arrivée sur la fatidique chaise, une bouffée de stress m’a envahie. La dame allait maintenant me percer la veine du bras. Avec délicatesse, l’infirmière a fait de petites marques repères sur ma peau avec l’embout d’un stylo à bille, le tout en me parlant d’une voix calme et empathique pour garder mon attention le plus possible. Vincent était là aussi, près de moi et me rassurait de sa présence et voilà, je l’ai vue, l’aiguille aussi large que la mine d’un crayon. Je ne pouvais pas paniquer, ça aurait été poule mouillée et il aurait raconté ça à tout le monde…alors, j’ai pris une grande inspiration et laissé entrer l’aspirateur sanguin.
Pour tout dire, presque aucun mal. Le sang traversait le tuyau à une vitesse impressionnante jusqu’au sac de 500 ml que je me devais de remplir jusqu’au bout. Du coin de l’œil, je pouvais apercevoir Jade s’installer juste à côté de moi et qui n’allait pas tarder à vivre la même expérience pour la première fois elle aussi. Je me sentais fière, utile, courageuse de me tenir là, assise et sans bouger avec ma petite balle en mousse que je serrais et desserrais. « Tu as une bonne grosse veine, ça se remplit vraiment vite! », S’est étonnée l’infirmière tout en continuant à s’occuper de moi.
Aussitôt sortie de mon trône royal, une salle de repos et un buffet de petites collations appétissantes m’attendaient. Au menu : biscuits à l’avoine, canneberges sèches, chips, barres tendres, jus de toutes sortes se trouvaient sur la table commune à portée de tous… J’étais traitée aux petits oignons, c’était le paradis. J’ai mis mon petit badge du premier don avec dignité. Je sais que je vois ça plus grand que ce que c’est, mais nous sommes en quelque sorte des héros! Une chose est certaine, ils vont me revoir à la prochaine collecte.